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ils étaient arrivés tôt et s’étaient mis en place en coupant certaines de mes branches… je sentais une excitation incroyable dans l’air et je ne savais pas bien pourquoi ils étaient ainsi ! c’est alors que j’ai vu un groupe d’hommes d’âges et d’origines différents qui arrivaient. certains sont entrés rapidement dans la ville. je les ai vus ressortir peu après avec un petit âne, tout jeune… je me suis demandé ce qu’ils voulaient en faire et je les ai vus aller vers leurs amis. l’un d’eux est monté dessus. ce petit âne semblait habitué à cela alors que je suis certain que c’était la première fois qu’il avait quelqu’un sur le dos. quand ils se sont approchés de l’entrée de la ville, la foule était en liesse, les gens riaient, pleuraient, criaient : « hosanna, au plus haut des cieux ! » je les ai vus ces deux là qui étaient parmi la foule et qui tentaient de voir au mieux l’homme monté sur l’ânon. ils avaient l’air de recevoir un cadeau incroyable, ils avaient l’air d’être vraiment convaincus par cette entrée, comme si elle était la réponse à toutes leurs questions ! je ne sais pas pourquoi, mais je les ai trouvés tous « trop ». trop excités, trop heureux, trop convaincus, trop joyeux, trop démonstratifs… je n’ai pas l’habitude de ça, dans ce peuple, les gens sont généralement beaucoup plus calmes, beaucoup plus discrets. cela ne leur ressemblait pas du tout, mais alors pas du tout ! aussi quand je les ai vus ces deux là sortir de jérusalem l’air beaucoup plus sombre qu’une dizaine de jours auparavant, je me suis dit : pas étonnant ! il faut dire que depuis quelques jours les gens sortent par dizaine de la ville. c’est normal qu’après la pâque la ville se vide, mais à ce point, je ne l’ai jamais vu. en principe, surtout, ils sont heureux de s’être rassemblés, ils sont heureux d’avoir retrouvé les leurs pour se souvenir de la sortie d’egypte. mais là, ils sont tous très bizarre, ils quittent précipitamment les lieux, la tête baissée, en essayant d’être discrets… il faut dire que celui qu’ils avaient acclamé sur son ânon a été condamné à mort, pour lui, la pâque, ça n’a pas été vraiment un bon moment, ça n’a pas été un moment de joie. ils l’on accroché sur les poutres qu’ils avaient faites avec le tronc de mon vieil ami le cèdre. et il est mort peu de temps après. ce qui est étonnant, c’est qu’au moment où il a poussé son dernier cri, il a fait nuit d’un coup, ça a été la panique dans toute la ville les gens ont hurlé, ils ont jeté l’eau, se sont réfugiés dans leurs maisons en barricadant tout ! oui, vraiment, ça a été des jours très étonnants ! je crois, que je vous ai tout dit, moi qui siège à l’entrée de la ville, dit tout ce dont j’avais été témoin… ah non, j’ai perdu le fil… il faut dire qu’à mon âge, ça peut devenir fréquent ! donc mes deux bonhommes sur cette route quittant jérusalem… ils marchaient et je les observais. je suis si haut que je vois loin le long de la route. ils marchaient et ne remarquaient pas que celui qu’ils avaient acclamé les suivait. ils ne remarquaient pas qu’ils étaient accompagnés. ce n’est qu’au bout d’un moment qu’ils s’en sont rendu compte et qu’ils se sont mis à lui parler. ils avaient l’air très intéressés par cet homme, ce petit homme qui pourtant avait été déclaré mort ! tellement mort, qu’ils ne se rendaient pas compte de qui était celui à qui ils parlaient. mais ils semblaient lui faire confiance et s’intéresser réellement à ce qu’il disait. je le voyais qui se présentait comme un enseignant et eux avaient l’air de bons élèves, attentifs, passionnés… ce qui s’est passé après, je ne le sais pas. le chemin a tourné et je les ai perdus de vue. on nous traite de sages, nous les vieux arbres, et je pense que ce jour-là, j’ai compris avant eux ce qui allait se passer. j’ai imaginé la suite de leur chemin. ils allaient entendre les enseignements de cet homme à l’ânon sans savoir qui il était. ils allaient entendre ses paroles, ses histoires, sans comprendre, comment il se faisait qu’il en savait tant. ils allaient continuer leur marche avec lui, sans comprendre que désormais le voir ou pas n’aurait plus vraiment d’importance, ce qui comptait c’était de savoir qu’il marcherait pour toujours à leurs côtés. ils allaient arriver à une étape comme le jour se terminerait et entrer dans une auberge. ils allaient inviter l’homme à manger avec eux pour profiter encore de ce qu’il aurait à leur enseigner. plus tard, ils découvriraient qui il était par un signe, par un symbole, par une parole… ils comprendraient et plus jamais ils ne seraient seuls, plus jamais ils ne se sentiraient abandonnés. ils ressentiraient une chaleur au fond d’eux et un bien être comme jamais… oui, j’en étais certain, demain, j’allais les revoir, rentrer à nouveau dans jérusalem pour annoncer que celui pour qui ils auraient tout donné était ressuscité ! pas de commentaire 16 juin 2015 le chien (méditation sur le chemin d’emmaüs) publié par papiercaillouciseaux dans non classé c’est connu, les juifs n’aiment pas beaucoup les chiens… c’est pour ça que je les ai suivis à distance. je n’avais pas très envie qu’ils me rejettent à coups de pierre… il faut dire que les grands écrivains de ce peuple n’ont vraiment rien fait pour mes condisciples. déjà david, leur grand roi d’il y a au moins mille ans parlait des ennemis et des agresseurs en les traitant de chiens… il disait : « le soir, ils reviennent, grondant comme des chiens ; ils rôdent par la ville. ils errent en quête de nourriture ; s’ils ne sont pas repus, ils passent la nuit à geindre. » ps 59,15s . c’est qu’à jérusalem, d’où je viens, il n’y a plus rien à manger dans les poubelles. dans la ville, c’est la pagaille. les gens semblent avoir peur. peur de tout, peur de tous. ils se terrent chez eux, comme si la malédiction allait leur tomber dessus. alors, je ne fais pas trop le malin, je ne quémande pas aux portes. j’ai l’impression que tout le mal va m’arriver si j’insiste un peu trop. alors je les ai suivis à distance. sans trop faire de bruit… même si j’avais faim, même si j’avais soif. je les ai suivis parce qu’ils avaient l’air d’avoir la même détermination que moi. ils voulaient quitter la ville, comme moi. ils cherchaient un ailleurs, comme moi. ils étaient interloqués par ce qui s’était passé en ville, comme moi. oui, c’est vrai, j’étais là, il y avait eu un grand procès sur la place, les gens hurlaient, vociféraient, jetaient des ordures. ils voulaient tuer le petit homme tout maigre… et garder en vie le gros à l’œil teigneux. moi, j’aurais fait l’inverse. j’aurais gardé le petit maigre. je l’avais déjà vu celui-là, je l’avais même suivi parfois. quand il passait avec sa clique de disciples, les gens leur offrait à manger et il y avait souvent des restes… j’en profitais, moi. alors quand j’ai vu que c’était lui qu’on voulait condamner à mort, je suis resté